Le judaïsme Karaïte ou karaïsme est la foi originelle des Écritures hébraïques du Tanakh (Torah – Nevi’im – Ketouvim).
Le mot «karaïsme» vient de l’hébreu Karaim qui signifie « Les adeptes de l’ Écriture». Les Écritures hébraïques contiennent le plan directeur du Créateur de l’univers. Elles ont été révélées à la nation d’Israël par Moïse et les Prophètes. Le Créateur a exprimé sa volonté à la nation Israélite de servir comme une «lumière pour les nations ».
La forme du judaïsme couramment pratiquée aujourd’hui n’est pas le judaïsme authentique , mais le « Judaïsme Rabbinique », issu du judaïsme Pharisien.
Les pharisiens ont modifié le message des Écritures hébraïques en y incorporant les enseignements des rabbins rédigés dans le « Talmud », qu’ils prétendent qu’il a été révélé par Dieu. Il n’y a pourtant pas une seule référence au Talmud dans l’ensemble du Tanakh. Les karaites refusent cette « divinisation » des prédécesseurs, des rabbins et des « maîtres », et prefèrent se mettre à l’écart de leurs enseignements s’ils estiment rester plus fidèles au sens le plus évident dans leur interprétation biblique. Le karaïsme rejette par conséquent les ajouts postérieurs à la Torah écrité telle que la Loi orale rabbinique. Il place donc la responsabilité ultime de l’interprétation de la Torah sur chaque individu. Seule la Torah écrite, c’est-à-dire la bible hébraïque a une valeur normative.
La religion israélite authentique est celle qui est enseignée par le Créateur lui même et qui se trouve dans les Écritures hébraïques sans addition ni soustraction, comme il est écrit: «Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien; mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. »(Deutéronome 4: 2).
Le karaïsme maintient que chaque juif a l’obligation d’étudier les Écritures hébraïques et de déterminer lui même le sens exact des commandements de Dieu en fonction de son propre raisonnement et de sa compréhension. Le jour du jugement , lui seul sera convoqué pour rendre des comptes de ses propres actions.
Le Hakham karaïte Sahl ben Matzliah HaCohen , déclara: « sachez, Enfants d’Israël que chacun est responsable de son âme, et que notre Dieu n’entendra pas les paroles de celui qui se justifie en disant : « ainsi m’ont appris mes maîtres ». ( Xème siècle). Le savant karaïte Daniel ben Moshe Al-Qumisi affirma également: «Celui qui se repose sur les enseignements de l’exil, sans bien chercher par sa propre sagesse, est comme un idolâtre » ( Xème siècle)
Le Karaïsme n’est pas un courant de pensée unique dans laquelle chaque juif est d’accord sur tous les détails de la compréhension de la Torah. Parce que le fardeau de l’interprétation repose sur l’individu et non sur une autorité centrale, il est inévitable qu’il peut y avoir des différences d’interprétation et de compréhension.
Toutefois, cette diversité est une force plutôt qu’une faiblesse et empêche les Karaïtes de s’enliser dans une interprétation donnée, malgré l’évidence de son erreur. Cela nécessite aux karaites de mettre en avant leur responsabilité personnelle pour interpréter les écritures, tout en fondant leur compréhension sur le fond et la logique d’une interprétation donnée. Lorsque cette méthode est suivie, l’interprétation correcte l’emporte toujours. Ce qui unit les Karaïtes dans son ensemble sont le désir de fidélité à la Torah et le désir de vivre par l’instruction inaltérée du Créateur de l’univers.
La karaïsme, courant de pensée unique au sein du judaïsme a donné naissance à un héritage historique d’une exceptionnelle richesse mais également à une communauté millénaire qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Faisant partie intégrante du peuple juif, les karaïtes sont considérés comme « un peuple dans un peuple. »
Benjamin Siahou