La fête de Pourim commémore les événements décrits dans le Livre d’Esther, dernier Livre de la Bible Hébraïque à avoir été canonisé, dont la rédaction peut être approximativement datée au ive siècle AEC.
Le livre d’Esther (מגילת אסתר Meguilat Esther) est le vingt-et-unième livre de la Bible Hébraïque . Il fait partie des Ketouvim selon la tradition juive.
L’action se déroule après la destruction du premier temple de Jérusalem et l’exil à Babylone . Un demi-siècle environ après la victoire de Nabuchodonosor son empire tombe aux mains du roi Cyrus II de Perse. Bien qu’il ait autorisé le retour des Juifs en Judée, beaucoup continuent à vivre en diaspora dans l’empire perse.Le récit d’Esther se place vers cette époque à la cour du roi de Perse.
Après Cyrus II, il eut Cambyse II, puis Bardiya, puis Darius Ier et enfin Xerxes Ier , roi de perse au temps d’Esther en 485 AEC.
Dans sa troisième année de règne, le roi organise en sa capitale, Suse, un banquet pour les grands personnages de l’empire et décide, pendant 180 jours, de montrer la richesse de son glorieux royaume, ainsi que la grandeur et la splendeur de sa puissance. De plus, il organise aussi un immense festin de sept jours pour le peuple. Le septième jour, il ordonne à ses sept eunuques d’aller quérir la reine Vashti afin que tous voient sa beauté. Devant le refus de celle-ci de se présenter devant le roi et ses convives, il demande l’avis de ses sept sages, grands officiers perses et mèdes. Ceux-ci jugent le comportement de la reine comme une atteinte faite à tous les maris du royaume. Ils conseillent au roi de faire publier dans tout le royaume une ordonnance signifiant le retrait de son titre royal. Vashti déchue, les serviteurs du palais proposent au roi de faire venir au palais les plus belles jeunes vierges du royaume afin que le roi choisisse la future reine.
Mardochée, un judéen de la tribu de Benjamin vivant en tant que fonctionnaire royal à Suse, voit Esther, une cousine orpheline qu’il avait adoptée se faire emmener au palais. Subjugué par son charme, l’eunuque gardien des femmes l’installe dans le meilleur endroit de la maison des femmes avec sept servantes à sa disposition. Pendant toute l’année où Esther devait prendre soin d’elle-même, Mardochée venait quotidiennement à la maison des femmes prendre des nouvelles de sa cousine. Celle-ci, ayant maintenu l’anonymat que lui avait recommandé son cousin, fut, la septième année de règne, présentée au roi qui, séduit, la choisit comme reine.
Alors que Mardochee était assis à la porte des appartements royaux, il surprit deux eunuques qui veillaient à la sécurité du roi, s’irriter et projeter d’attenter à la vie du roi. Il les fit dénoncer en son nom par Esther. Les deux gardiens du seuil furent pendus et l’affaire consignée dans les annales royales.
Dans la douzième année de règne, Haman,fils de Hamdata et descendant d’Agag le roi amalécite vaincu par Saül (ancêtre de Mardochée), est promu premier dignitaire du palais et le roi impose que tous s’inclinent devant lui. Mardochée, qui travaille toujours au palais refuse la prosternation et rétorque aux gardes qui lui en font reproche qu’il est juif. Ceux-ci le dénoncent alors à Haman qui, dès lors, « vit que Mardochée ne s’agenouillait pas et ne se prosternait pas devant lui ». Pris de colère, Haman projette d’exterminer tous les Juifs de l’empire. Vu l’étendue du royaume de Xerxes (de l’Inde jusqu’à l’Éthiopie, en passant par la Judée), ce projet vise à l’anéantissement quasi total du peuple juif. Haman obtient l’approbation du roi en présentant le peuple qu’il souhaite exterminer comme un peuple dissident pour lequel « les lois royales […] sont lettre morte » et en s’engageant à verser 10 000 talents au trésor royal. Le roi lui accorde en la matière les pleins pouvoirs et lui laisse son anneau (le sceau apposé sur les décrets). Le décret d’anéantissement des Juifs est diffusé dans toutes les provinces de l’empire afin que les exterminateurs « se tiennent prêts pour ce jour-là ».
Mardochée apprend la promulgation du décret. Il parcourt alors les rues, les vêtements déchirés, revêtu d’un sac et de cendres, tant et si bien qu’il finit par attirer sur lui l’attention de la reine Esther. Comme elle prétexte ne pas vouloir briser l’isolement du roi (sous peine de mort), Mardochée lui fait remarquer que le décret concerne tous les Juifs et qu’elle ne doit pas se croire à l’abri loin de son peuple, dans les palais du Roi. Esther, convaincue, lui dit en substance : « Va rassembler tous les Juifs de Suse. Jeûnez à mon intention. Ne mangez ni ne buvez de trois jours et de trois nuits. De mon côté, avec mes servantes, j’observerai le même jeûne. Ainsi préparée, j’entrerai chez le roi malgré la loi et, s’il faut périr, je périrai.»
Le troisième jour, Esther, qui reçoit la faveur du roi, l’invite à dîner avec Haman. Lors du festin, Esther dont la demande a été par avance acceptée par le roi (« jusqu’à la moitié de mon royaume ») renouvelle l’invitation pour le lendemain. Mais Haman, en rentrant joyeusement chez lui après les honneurs qui lui ont été rendus par la reine, s’emplit de colère en voyant Mardochée refuser de se prosterner devant lui. Il recueille avec joie l’idée de sa femme, Zeresh, de pendre Mardochée haut et court dans sa cour sur une potence de 50 coudées.
Cette nuit-là, le roi, incapable de trouver le sommeil, demande qu’on lui fasse la lecture des annales. L’épisode du complot des gardes lui est remémoré, ainsi que le fait que son sauveur, un nommé Mardochée, n’a pas été récompensé. Lorsque Haman se présente au palais le lendemain, avec l’intention de lui demander la tête de Mardochée, Xerxes lui demande comment récompenser un fidèle parmi les sujets fidèles, qui a toute l’amitié du roi. Haman, se croyant désigné, répond qu’il serait convenable d’organiser une procession dans la ville, vêtu des habits royaux, monté sur la monture royale et en proclamant que c’est là un homme que le roi veut honorer. C’est ainsi qu’il se retrouve à tirer Mardochée à travers la ville. Au cours du second festin, Esther demande la parole au roi. Celui-ci s’engage par avance à exaucer son désir. Elle dénonce un complot visant à anéantir de nombreux sujets du roi, dont la reine elle-même, et demande « pour elle et son peuple la vie sauve ». Surpris, le roi lui demande qui donc « a manifesté cette intention criminelle ». Esther désigne Haman et dévoile alors son appartenance ethnique. Abasourdi, le roi sort faire un tour dans ses jardins et revient au moment où Haman, tentant d’obtenir la grâce royale, s’était jeté sur le divan où Esther était allongée. Indigné, Xerxes fait pendre son premier vizir sur la potence initialement prévue pour Mardochée. La maison de Haman revient à Esther et Mardochée est admis auprès du roi. Celui-ci remet à Mardochée son anneau royal en même temps que les pleins pouvoirs.
En souvenir de cette histoire les juifs rabbinique et karaites se déguisent, mangent des oreilles de Haman le 14 du dernier mois de l’année. Les juifs karaites lisent la Meguila à la fin des deux chabbat qui précèdent Pourim. Les juifs karaites n’observent pas le jeûne d’esther observé le 13 ème jour du dernier mois par les juifs rabbinique. Car il s’agit d’un jeûne non biblique.
Luca