La Geniza du Caire : Un témoignage unique de l’histoire juive en Égypte
Autrefois, en Égypte, les Juifs avaient pour habitude de conserver dans une geniza les manuscrits devenus trop usés pour être utilisés. Ces documents, souvent porteurs du nom divin, ne pouvaient pas être simplement jetés ou détruits. C’était une manière de respecter la sacralité des textes tout en préservant un patrimoine précieux.
Un trésor caché pendant des siècles
Parmi les genizot découvertes, la Geniza du Caire est sans doute la plus impressionnante. Elle regroupe environ 400 000 pages de manuscrits, accumulées entre le IXe et le XIXe siècle dans la synagogue Ben Ezra, située au Caire. Mais elle ne se limite pas à cet endroit : d’autres documents proviennent également de la synagogue karaïte Dār Simḥa, témoignant de la diversité des communautés juives en Égypte.
Aujourd’hui, ce trésor historique est dispersé dans plus de soixante bibliothèques et collections privées à travers le monde.
Des manuscrits aux origines multiples
Les documents retrouvés dans la Geniza sont essentiellement écrits sur du papier et du parchemin, bien que des fragments sur papyrus et textiles aient également été préservés. Les langues utilisées reflètent la richesse culturelle des communautés juives d’Égypte : hébreu, judéo-arabe et araméen dominent ces écrits.
Les textes retrouvés couvrent une immense aire géographique. On y trouve des traces de correspondances et d’échanges commerciaux entre l’Afrique saharienne, l’Europe, l’Asie centrale et même des ports de l’océan Indien, comme Aden et Malacca.
Un aperçu fascinant de la vie quotidienne
Parmi ces milliers de documents, plus de 35 000 pages offrent un regard exceptionnel sur la vie juive entre 950 et 1250. Rédigés en judéo-arabe, ces écrits ne parlent pas seulement de religion, mais aussi de la réalité quotidienne :
-Contrats de mariage et de divorce
-Transactions commerciales et actes de vente
-Testaments et documents juridiques
-Lettres personnelles et échanges épistolaires
-Manuscrits scientifiques et médicaux
Ce sont autant de témoignages qui permettent aux historiens de reconstituer l’histoire sociale, économique et culturelle du judaïsme en terre d’islam.
Un héritage inestimable pour l’histoire juive et du Moyen-Orient
Benjamin S