Autrefois, les juifs d’Egypte entreposaient dans la genizah leurs manuscrits devenus inutiles du fait de leur usure mais que l’on ne pouvait détruire à cause de la présence du nom divin.
La Geniza du Caire est un dépôt d’environ 400 000 pages de manuscrits et quelques imprimés qui se sont accumulés dans la synagogue rabbinique Ben Ezra du Caire entre 870 siècle et 1880. Elle s’est aujourd’hui dispersée dans plus de soixante bibliothèques et des collections privées. D’un point de vue historique, la gueniza du Caire peut faire référence à des manuscrits provenant d’autres sites juifs du Caire, tels que la synagogue karaïte Dār Simḥa.
La plupart des documents sont écrits sur des papier ou des parchemins, mais aussi sur des papyrus et des textiles. Les langues les plus couramment utilisées dans les écritures sont l’hébreu ,le judéo-arabe et l’araméen .
La Gueniza couvre des milliers d’années d’histoire juive en terre arabe. On trouve des textes de toutes les rives du bassin méditerranéen, mais aussi d’Afrique saharienne, d’Europe transalpine, d’Asie centrale et de nombreux endroits du bassin de l’océan Indien, d’Aden à Malacca par exemple
Plus de 35 000 pages traitent de thématiques liés à la vie quotidienne entre 950 et 1250 après JC. La grande majorité d’entre elles sont en judéo-arabe. Parmi eux se trouvent des milliers de documents juridiques tels que des contrats de mariage, des contrats de divorce, des contrats d’achat, des actes de vente, des testaments. Des milliers de lettres ont été trouvées, à la fois à caractère personnel et commercial ou même traitant de la science.
Grâce à ces documents, de nombreuses informations historiques ont pu être recueillies. L’ensemble de ces manuscrits constitue un héritage unique non seulement sur l’histoire sociale, culturelle et économique du judaïsme dans le monde islamique médiéval, mais aussi celle du Moyen-Orient pré-ottoman dans son ensemble.
Benjamin Siahou