Le vin a occupé une place centrale dans la culture et l’histoire juives depuis des milliers d’années. En effet, la Torah, accorde une grande importance au vin, le mentionnant pas moins de 136 fois. Le vin est considéré comme un produit sacré, au même titre que le pain, dans la Torah écrite. Il est utilisé pour la célébration de la cérémonie de sanctification lors des jours du Shabbat et des fêtes religieuses.
La symbolique de la vigne est également très présente dans la Torah. La première vigne aurait été plantée par Noé lui-même, et la vigne est considérée comme un symbole de fertilité et d’abondance. Le prophète Isaïe, quant à lui, compare le peuple d’Israël à une vigne, rappelant que Dieu attend du fruit de la part de son peuple, qui doit rester fidèle à l’alliance. En retour, Dieu bénit les fruits de la terre, le froment, le vin et l’huile fraîche.
Cependant, la Torah met également en garde contre la consommation excessive de vin. Le livre des Proverbes décrit par exemple l’état de l’homme ivre afin de prévenir des dangers de l’ivresse. Il est donc important de consommer le vin de manière modérée.
Dans les faits, les origines du vin cacher remontent à l’époque du second temple de Jérusalem au Ier siècle, avec la naissance du judaïsme pharisien sous domination romaine. Les pharisiens, précurseurs du judaïsme rabbinique, craignaient que le vin rapproche les différentes communautés et entraîne des mariages mixtes à l’origine d’une dissolution identitaire. Cela pouvait, selon les commentaires rabbiniques, augmenter la proximité sociale qui risquait de mener à des rapprochements intimes, puis au mariage mixte et donc à l’assimilation.
Dans un contexte purement social, les rabbanim de l’époque interdirent tous les vins manipulés par les non-juifs et inventèrent le vin dit « cacher » et l’inscrivirent dans leur loi orale. La loi talmudique prévoit en effet que le juif se voit dans l’obligation de consommer du vin strictement casher afin de le distinguer du non-juif. Selon les autorités religieuses rabbiniques, un vin cacher est donc un vin qui n’a été manipulé que par des juifs et dont toutes les étapes de vinification se sont déroulées sous le contrôle de délégués rabbiniques assermentés.
Le processus de fabrication du vin cacher n’a rien de particulier par rapport à celui des vins non cachers. En d’autres termes, le vin cacher n’est pas différent en termes de qualité ou de saveur, mais uniquement en termes de conformité aux règles de la loi orale. Car le vin n’est pas explicitement mentionné dans la Torah en ce qui concerne les lois de la cacherout
Cette loi rabbinique non issue de la Torah a fait donc entrer le vin dans la liste des produits régis par les lois de cacheroute rabbinique alors qu’il n’est pas cité dans la Torah concernant les lois du Cacherout (Vayikra et Devarim). Cette interdiction a eu un impact significatif sur la culture et l’industrie viticoles juives .
l’histoire du vin cacher montre que les pharisiens ont instauré cette loi pour des raisons sociales et politiques, plutôt que pour des raisons religieuses. Cette loi a donc eu un impact significatif sur la culture viticoles juive car elle a créé une distinction « artificielle » entre les vins produits par des Juifs et ceux produits par des non Juifs.
L’ajout de cette restriction par les rabbiniques peut être considéré comme une modification de la loi originale au fil du temps ce qui a conduit d’ailleurs à des pratiques et des interprétations différentes selon les communautés juives à travers le monde.
Benjamin Siahou
3 commentaires
Bonsoir,
Ça veut dire on peut acheter le vin n importe ou? C est pas obliger casher?
Merci
SHALOM! On a DIFFERENT BUT TIMELY TOPIC, HAS ABIB BARLEY BEEN FOUND YET, for Pesach, « 2022 »?
Shalom again. I’m still awake… when it comes to FRUIT beverages in particular, kosher certification is good for avoiding COCHINEAL EXTRACT, if the fruit is red. This extract is from an insect, and not the chargol or chagab. ( locusts). And of course, artificial food coloring is just unhealthy.