
Dans la pratique karaïte, le Chéma est récité debout, un geste qui symbolise à la fois le respect envers la parole divine et l’affirmation de son origine incontestablement biblique.
En revanche, dans le judaïsme rabbinique babylonien, une opposition à cette posture s’est développée au fil du temps. Au IXe siècle, en réaction à la pratique karaïte, les rabbins ont décrété que le Chéma devait être lu assis. À tel point qu’aujourd’hui, dans la tradition rabbinique, se lever pour réciter le Chéma est considéré comme un acte de transgression.
Une autre distinction importante réside dans l’absence, chez les Karaïtes, de la formule « Baroukh Shem Kevod Mal’houto Leolam Vaed » (Béni soit le Nom de la gloire de son règne à tout jamais).
Cette phrase n’apparaît pas dans la Torah écrite, mais provient du Midrach, un texte rabbinique interprétatif. Pour les Karaïtes, seule la Torah est d’origine divine, et toute ajout postérieur ne peut être considéré comme une prescription sacrée.
C’est pourquoi ils ne récitent que le texte biblique authentique, sans y adjoindre des formules d’origine rabbinique.
Benjamin Siahou