La communauté karaïte a une histoire ancienne en Orient, marquée par des périodes de prospérité mais aussi de lourdes épreuves. Autrefois bien implantés en Terre d’Israël et en Égypte, les Karaïtes ont vu leur influence se réduire sous l’effet de plusieurs événements majeurs.
À Constantinople, les Karaïtes ont développé un centre intellectuel et religieux dynamique. Leur tradition écrite s’est enrichie, influençant le judaïsme bien au-delà de leurs cercles. Parmi les grandes figures karaïtes issues de cette époque, on retrouve des penseurs comme Aaron Ben Joseph de Constantinople, Aaron Ben Elijah, Judah Hadassi, Moses Beghi, Judah Gibbor et Poki ben Eliezer.
L’un des textes fondamentaux du karaïsme, « Aderet Eliyahu » d’Elijah Bashyazi, est devenu une référence majeure. Il s’agit d’un code de lois structurant les pratiques karaïtes, utilisé jusqu’à aujourd’hui.
Un autre ouvrage clé de cette période est le « Seder Tefillot » (Livre de prières et d’hymnes), rédigé par Aaron ben Joseph de Constantinople. Ce livre est devenu la référence pour la prière karaïte et est encore utilisé par la plupart des communautés.
Après la chute de Constantinople en 1453 et son passage sous domination ottomane, la communauté karaïte continua d’exister et de prospérer, en grande partie sous l’impulsion de la famille Bashiyachi. Cependant, au fil des siècles, le centre karaïte byzantin perdit en influence et un lent déplacement vers la Crimée et l’Europe de l’Est s’opéra.
L’un des éléments marquants de cette migration fut l’incendie du quartier juif de Constantinople en 1203, qui poussa de nombreuses familles karaïtes à quitter la ville pour s’installer ailleurs, notamment en Crimée.

La communauté karaïte d’Istanbul, bien que petite est le témoin de l’histoire riche du karaïsme en Orient. Son histoire et sa contribution à l’histoire du karaïsme en Orient sont considérables.
Les Karaïtes d’Istanbul aujourd’hui : Une communauté en déclin
De nos jours, la communauté karaïte d’Istanbul est très réduite, avec environ 80 membres. Plusieurs facteurs expliquent cette fragilisation :
Les règles strictes sur le mariage : La communauté impose des conditions très strictes pour reconnaître un mariage, excluant notamment les Karaïtes de Crimée, dont la lignée patrilinéaire est difficile à retracer à cause de l’histoire soviétique
L’émigration et l’assimilation : Beaucoup de jeunes quittent la communauté, soit en émigrant, soit en se mariant avec des musulmans turcs ou des Juifs rabbiniques d’Istanbul.
La sécularisation de la Turquie : Tout au long du XXe siècle, la Turquie s’est modernisée et la place de la religion a diminué dans la société. Comme toutes les communautés religieuses du pays, les Karaïtes ont été touchés par ce phénomène, ce qui a accentué leur déclin.
Benjamin S
Un commentaire
Bonjour
Pourrais-je parler en privé à Benjamin Siahou SVP?